Suite à l’appel à contribution du 3 mai par le Centre Social Le Babet, voici les quelques réflexions et informations lues ou passées dans la tête récemment. Je les livre un peu en vrac. Rien n’est évident aujourd’hui et je ne voudrai surtout pas que ce texte soit reçu comme une injonction ou une arrogance mais plutôt comme des réflexions adaptables ou non aux terrains, une incitation à aller de l’avant.
GÉNÉRALITÉS :
Toutes ces expériences sont conditionnées par un équipement adéquat des intervenants contre la maladie et l’observation des distances physiques.
LA SANTÉ :
L’accent doit être avant tout mis sur la SÉCURITÉ. D’où l’importance de ne pas être contaminé et de ne pas contaminer l’autre. Cela veut dire un aménagement des locaux avec un accueil restreint et protégé (plexiglas), un sens de circulation, la prise de rendez-vous par téléphone, la réception individuelle et sans attente des personnes.
Pour les enfants, il me semble intéressant de connaitre et de s’inspirer des recommandations officielles pour l’ouverture de l’école, ce qui permet, auprès des parents ou des pouvoirs publics, de pouvoir justifier par un texte officiel tel ou tel fonctionnement.
Il est important aussi de pouvoir fournir aux animateurs - en quantité suffisante - gel et masques. Pour les enfants ou les personnes démunies, un kit d’hygiène peut être distribué.
Par rapport à la population, le centre doit continuer à organiser la fabrication et la distribution de masques et de gel. Il faut aussi prévoir une éducation et une justification des gestes barrières, éventuellement en intervenant directement dans la rue. L’utilité du masque et la manière de le porter peuvent aussi faire l’objet d’interventions (Utilisation de théâtre de rue ?).
On peut aussi organiser des groupes de nettoyage suffisamment protégés et équipés pour nettoyer les rues du quartier.
Une information simple et basique peut être aussi proposé par vidéo conférence avec la possibilité d’interroger directement un professionnel de la santé.
Dans les missions du Centre, les autres points primordiaux sont, à mon sens aujourd’hui, L’ÉDUCATION, notamment DES ENFANTS, la SOLIDARITÉ, la CULTURE.
L’ÉDUCATION DES ENFANTS :
L’attention doit être portée aux enfants les plus loin de l’école. Aussi est-il primordial de les recenser avec les instituteurs et de s’assurer que les enfants reçus aient pris un petit déjeuner et mangé.
Les activités prendront en compte les recommandations de l’école (jeux sans échanges, activités de plein air, chantiers de plein air, individualisation des activités).
On privilégiera les temps d’échanges avec les enfants. On s’attachera à les faire s’exprimer sur leur stress, leur confinement, leurs manques. On pourra utiliser le dessin ou réaliser avec eux des vidéos pour évacuer ces angoisses. On profitera de ce moment pour repérer les familles non équipées d’ordinateurs ou dont les enfants ont décroché.
On expliquera et on entraînera les enfants au protocole sanitaire autant que ce peut.
Pour ces enfants, des activités de soutien scolaire peuvent être organisées avec des adultes volontaires, dés le début du déconfinement, en liaison avec l’école. Ils pourraient se poursuivre cet été, comme activité du centre de loisirs. L’accent pourrait être mis sur une pédagogie du numérique pour familiariser les exclus de cet outil à son maniement.
Pour les plus largués, peuvent s’organiser et continuer un soutien par internet le plus longtemps possible, facilité par des rencontres possibles avec les enfants.
On pourrait aussi mettre dans le coup les parents en leur demandant de réagir sur cette période où ils ont assuré la présence scolaire autour de leurs enfants, peut-être avec les instituteurs pour préparer la rentrée de septembre et essayer à partir de ces expériences les bases d’une communauté éducative.
LA SOLIDARITÉ :
Le Centre Social est l’animateur de réseaux locaux en activité ou possibles qui sont à la base de son identité et de sa position dans ses relations avec les financeurs.
Ils peuvent être activés pour des collectes, des distributions de nourriture ou de produits d’hygiène, pour la réalisation de repas, de maraudes pour les SDF.
Le Centre peut continuer son rôle d’assistance pour les personnes les plus fragiles en mettant en place des rendez-vous et en les recevant individuellement.
Des groupes de bénévoles peuvent s’organiser pour faire des courses ou pour rendre visite à des personnes isolées. Des espaces de parole peuvent, là-aussi, être proposés par téléphone ou Skype.
Ils peuvent être conçus pour faciliter les rapports et les échanges entre les habitants.
Une attention particulière est à porter aux exclus du numérique pour leur procurer éventuellement des ordinateurs (collecte) et leur proposer une formation à les utiliser.
On veillera à repérer les bénéficiaires de ces actions pour pouvoir dresser une vue d’ensemble de leurs besoins. C’est la connaissance pointue du quartier qui pourra permettre une réaction rapide aux opérations que mettront en place les pouvoirs publics ou les associations.
LA CULTURE :
Pourquoi pas recueillir par le dessin, l’entretien ou la vidéo, par des visites ou dans la rue, le ressenti de la population locale ? Peut-être en faire ensuite une expo ou un film ?
Interventions de rue d’acteurs dans le quartier (cours des immeubles) : musique, théâtre d’agitation, chants. Atelier de plein air d’adultes. Cinéma de plein air sur les places ou cours d’immeubles.
François MAGUIN - Mercredi 6 mai 2020
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